Modem 56K OLITEC Speed'Com 2000

Voilà, j’ai installé mon blog. J’y ai passé un paquet d’heures, notamment à chercher des outils que soit moi soit mon hébergement ne savaient pas utiliser.

C’est super important, il s’agit d’être à l’aise techniquement, que le fonctionnement soit suffisamment fluide pour être oubié, que ça corresponde à ce qu’on avait en tête. Et justement ce que j’avais en tête était une mauvaise idée : je voulais une instance writefreely, et j’étais prêt à claquer 8 ou 9 balles pour l’application mobile write.as qui m’aurait permis d’y rédiger des billets à tout moment, de la même façon que je rédigeais des posts à tout moment sur Mastodon.

Une chose en amenant une autre je me rabats sur un outil qui a l’avantage d’être extrêmement simple à mettre en place, pas besoin de compiler une application en go sur un serveur distant via une connexion SSH par exemple. Pas besoin d’installer de trucs tout court sur le serveur d’ailleurs puisque c’est une application de bureau. Une fois le site créé ou le nouveau billet rédigé, il génère tout un fratras de fichiers qu’on copie sur le serveur et voilà c fini on va manger la soupe.

Ce n’est pas ce que je voulais. Et pourtant c’est exactement ce que je voulais. Des recherches et des contraintes en entraînant d’autres, je me suis, accidentellement ou pas, configuré un espace internet qui requiert que je sois chez moi, avec suffisamment de temps pour que je me retrouve assis à mon bureau, devant mon ordinateur, pour m’en occuper.

Quand j’ai compris ça j’étais jouasse. Ça m’a mis le feu aux fesses, je ne voulais plus lâcher le truc, j’ai testé toutes les polices disponibles, réfléchi à comment organiser ce que je pourrais avoir envie de publier, installé un deuxième blog pour mes photos alors que je n’avais pas prévu cette utilisation, puis un Faircamp (un peu plus compliqué, mais trop trop cool) pour poster des playlists. J’y ai passé quelques jours au final.

Quel niveau de satisfaction à la fin ? Exactement le même que quand on finit d’aménager une pièce chez soi. Pour quel résultat ? Même analogie : celui qui correspond au compromis entre ce qu’on sait faire et ce qu’on aime bien, qui fait que chez toi qui est un peu bricoleur·euse, tout est suspendu parce que t’as une perceuse et de l’astuce, et c’est sympa ; qui fait que chez quelqu’un d’autre c’est trop la détente ces posters de punk collés au scotch marron dans les toilettes, je ferais bien pareil ; qui fait que chez moi c’est la dualité entre cadres pas trop lourds pour ne pas dépendre d’une perceuse, beau posters collés proprement et cartes postales patafixées à l’arrache, et des plantes vertes ni trop mortes ni trop vivantes. Il est exactement comme chez moi mon espace internet : j’ai soigneusement évité l’utilisation de la perceuse mais aucun bout de patafix ne dépasse, j’ai imprimé moi-même la plupart des décorations et il y a forcément écrit « prout » quelque-part.

C’est la promesse de départ d’internet qu’on a pris soin de nous faire oublier.